Magne Furuholmen: De A-ha à l’Art

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Regardez bien, peut-être le reconnaissez-vous ? Que faisait-il avant d’être un artiste ? Il faisait parti d’un des plus grands groupes de pop de la planète. Vous avez trouvé ? Rembobinez la bande 30 ans en arrière et mettez lui une coupe de cheveux des années 80 et peut-être que ça vous sera plus familier ? A-ha, dites-vous ? Vous avez raison.

Il était une fois Magne Furuholmen, claviériste du premier groupe norvégien : A-ha ! Debout derrière Morten Harket jouant « Take On Me » et « The sun always shines on TV » sur son synthé. A-Ha – Magne Furuholmen, Morten Harket et Paul Waaktaar-Savoy – étaient numéro 1 : albums de platine, BO de James Bond, 60 millions d’albums vendus, 8 MTV Music Awards et détiennent le record du monde du nombre de spectateurs (198 000) au Maracana au Brésil en 1991 dans le cadre du festival Rock in Rio II.

Et puis ils se séparent dans les années 90, reviennent sur le devant de la scène en 2000 pour mettre un terme définitif à leur carrière en 2010… du moins jusqu’à la décision de revenir en 2015 ! Leur retour passera par Rio le 27 septembre prochain avec le 30e anniversaire de leur prestation à Rock in Rio.

Entre temps, Magne Furuholmen a fait d’autres choses. Il s’est marié, a eu deux garçons et a découvert qu’il avait une fibrillation auriculaire. Et il est devenu un artiste.

Cet artiste est présent à la galerie de Dovecot à Édimbourg. L’un de ses enfants l’a par ailleurs accompagné car il est à la recherche d’une université. Magne Furuholmen est venu présenter son travail, reproduit sur une tapisserie intitulée « Glass Onion« .

« Certaines personnes ont remarqué que j’avais un certain penchant pour les formes dans mon travail« , explique Magne Furuholmen, dans un anglais parfait sans accent. Et il ajoute: « pour moi, tout commence par les lettres ». Un N, un I. « C’est une image miroir, » poursuit-il.

Cette œuvre a une forme phallique, n’est-ce pas ? « Effectivement, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle a été rejeté à Dubaï.. mais on peut aussi la comparer à une éruption volcanique du Vésuve« .

La tapisserie a été faite par les tisserands de la galerie, en collaboration avec Magne Furuholmen, et basée sur une de ses œuvres originales qui est la pièce maîtresse de l’exposition. Nous sommes entourés par des gravures sur bois, sérigraphies et céramiques, tous griffonné avec des lettres et des mots. Il y a également un autoportrait. Il s’agit essentiellement d’un autoportrait de l’artiste, en utilisant un mot d’argot de quatre lettres pour désigner les organes génitaux féminins. Alors, est-ce bien votre autoportrait, Magne? « C’est discutable, » dit-il en riant.

« J’ai une variante intitulé « Myself as Tracey Emin’s vagina  » … que je ne suis pas, mais je pense savoir beaucoup de choses sur sa pratique« . Magne Furuholmen affiche un énorme sourire.

Magne Furuholmen n’est pas un artiste amateur. Il a exposé dans de nombreuses galeries. Son travail est reconnu. L’argent gagné avec A-ha l’a bien sûr aidé dans ses différents projets comme son album solo, son travail avec Apparatjik , groupe formé avec Guy Berryman de Coldplay, Jonas Bjerre de Mew et le producteur Martin Terefe en 2008. Ce projet moitié musical, moitié art.

L’exposition à Dovecot, intitulé « Peeling A Glass Onion« , est à la fois une rétrospective et une chance pour lui de faire de nouvelles choses. Il y a une œuvre intitulé « Oh Scotia » qui est un début de réponse, dit-il. Quand il est venu en 2014, on sentait un fort sentiment d’indépendance en Écosse.

Magne travaille en langue anglaise, pourquoi pas le norvégien, sa langue maternelle ? « J’ai toujours travaillé dans la langue anglaise depuis que j’ai 16 ans. Tous les textes de chansons ont toujours été écrit en anglais« . Il parle également de sa source d’inspiration qu’a été le roman expérimental de l’écrivain irlandais James Joyce, intitulé « Finnegans Wak« .

« Ocular Erotica Utensils » pourrait être un poème lyrique d’une chanson du groupe de post-punk britannique « The Fall« , suggère t-il. Ses yeux s’illuminent. « J’aime Mark E Smith. Il a été une énorme source d’inspiration quand nous sommes arrivés en Angleterre dans les années 80. »

Si cela vous étonne, c’est que vous ne connaissez pas l’histoire de A-Ha. Trois garçons qui ont grandi et aimer les Beatles. Ils ont trouvé le succès avec un clip novateur pour l’époque: « take on me« .

« Le succès est enivrant, certaines personnes aiment ça. Magne reste toujours réticent au star système. « Je pense que la plupart des gens trouvent que lorsque vos rêves se réalisent, ce n’était finalement pas un rêve. On projette une image qui n’est peut-être pas la bonne mais c’est la musique qui compte avant tout« .

« Vous êtes dans la caricature, c’est un sentiment très contraignant ?. »

« Je suppose. Vous pensez que vous êtes dans la même catégorie que Mark E Smith, mais on vous compare à Kajagoogoo. Pourtant, on pourrait penser qu’il devait y avoir du plaisir dans tout ce que comporte l’adulation« . Le succès doit être stupéfiant à un certain degré. « Oui, et nous avons eu quelques années de dépendance. Toutes addictions peuvent être brisées. C’est une forme de drogue. C’est triste « .

« C’est probablement plus difficile pour Morten, admet-il. « Morten est celui qui est face à un auditoire qui lui demande de jouer « Take On Me » tous les soirs. C’est une pression qu’il a à gérer. Nous n’avons pas ce type de problème. Personne ne m’a jamais demandé de chanter « Take On Me ». Il se met à rire à cette idée.

Le prix de succès de A-Ha aurait pu mettre fin à notre amitié. Trois amis sont devenus trois personnes dans un groupe. « Nous avons eu notre part de problèmes. Mais je pense que nous avons bien traversé les épreuves ensemble« .

Vraiment ? Quel a été le pire combat entre vous ? « Euh, nous n’étions pas ce genre de combat. ça aurait été probablement plus simple de se frapper avec nos guitares au lieu de nous taire. Mais nous avons une éducation typiquement scandinave »

A l’âge de 6 ans, Magne a perdu son père. Il était musicien dans le groupe « Bent Sølves » qui a disparu dans un crash d’avion. De son père, il ne lui reste que sa trompette cassée.

Quelques années plus tard, Magne a rencontré Morten Harket. Ils se sont présentés, ont parlé de leurs expériences, de leurs parents. Magne Furuholmen a parlé de la perte de son père et de la façon dont il est mort. L’un des témoins oculaires de la tragédie, alors âgé de 9 ans, était Morten Harket. Il était sur le chemin du retour de vacances avec ses parents. « C’était étrange de parler de ça ensemble à l’époque« .

La perte de son père a été un fil conducteur tout au long de sa vie. On le sent à travers sa musique et son art. Sa première exposition du musée était inspirée par le bloc-notes de son père qu’il a trouvé avec la trompette. Un bloc-notes contenant de vieux standards de jazz. Au début des années, il s’est inquiété de s’être construit avec le spectre de son père. Il pense que ça fait parti du passé maintenant.

Jusqu’à l’adolescence, il ne savait pas s’il voulait être un artiste ou un musicien. A 15 ans il a travaillé dans une galerie à Oslo. Il a rencontré des artistes comme David Hockney ou encore Yoko Ono. « J’était fasciné. J’ai réalisé que je serais un artiste ou un musicien. Mais étant dans un groupe depuis l’âge de 12 ans, m’y investissant 7 jours sur 7 et le fait que mon père était musicien, la musique a pris le dessus. »

Il se souvient d’un long trajet en voiture avec Robbie Robertson et George Harrison quand il a réalisé avec qui il était dans la voiture. Lui, qui a l’âge de 12 ans, était fan des Beatles et des The Band. « Ce sont des anecdotes que vous conservez à l’esprit. »

Mais de toute évidence le succès n’était pas celui que les trois souhaitaient. « C’est l’ironie pour beaucoup de gens qui réussissent. Beaucoup d’entre eux sont amer et creux parce qu’ils se sentent supérieurs aux autres. Ce n’est pas facile de descendre de son piédestal. Il y a eu un déclic en moi« .

Il a commencé à regarder différemment le monde de la musique et il s’est tourné vers l’art. « C’était une sorte de salut, » dit-il. « Ca fait parti de moi et ça a toujours fait parti de moi ». « C’était tout un dilemme car tout d’un coup j’étais une célébrité peintre. Mon nom et mon image étaient connus. Les portes étaient ouvertes pour moi. Les gens qui m’intéressait n’avaient pas envie de renter en contact avec moi. J’ai même pensé à un moment mettre mon travail sous un pseudonyme mais fort heureusement, j’ai réussi à convaincre en étant moi-même« .

« A la fin d’une journée c’est le travail effectué qui est important et qui sera jugé différemment dans 10, 20, ou 30 ans« .

Magne Furuholmen est un artiste désormais. Peut-être que les gens commencent à se rendre compte qu’il l’a toujours été.

« Peeling A Glass Onion » se poursuit à la Galerie Dovecot à Edimbourg jusqu’au 25 Avril 2015.

Lien : Article heraldscotland

**Photo credits: Michael Wolchover et johanley**

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